Si la production est fondée sur la sexualité, il est légitime de s’interroger sur le genre des machines désirantes. Y a-t-il des règles de copulation qui uniraient spécifiquement les machines entre elles ? Si l’on conserve à l’esprit la notion de multiplicité qui représente l’ensemble des machines désirantes sans les réduire à l’unité, il semble logique que les sexes soient infinis et qu’ils ne se bornent pas aux deux genres du masculin et du féminin et à leurs agencements établis. Toute connexion entre deux machines est une relation sexuelle.
DELEUZE, Gilles et GUATTARI, Félix. L’Anti-Œdipe. Capitalisme et schizophrénie.
Ce qui tient le corps, ce qui fait sa consistance, c’est le trouage, c’est le fait qu’il soit troué, indique Charles Melman. Comment l’entendre sinon parce que ce qui vient trouer le corps n’est autre que la subversion introduite par le langage en ce sens que la langue est constituée de signifiants qui ne renvoient à rien d’autre qu’à un autre signifiant ; autrement dit, toute demande ne rencontrera qu’un trou puisque plutôt que l’objet, elle rencontrera un signifiant qui viendra cerner cette béance et le simple fait de vouloir saisir un objet confrontera donc au trou creusé par le signifiant.
Le corps humain est pénétré depuis toujours. Cantonner la pénétration à la relation sexuelle où l’homme pénètre la femme, indique une vision limitée et insuffisante de l’opération. L’unique opération de pénétration est celle où l’hymen est rompu. Avant cela, le corps a été déjà défloré moult fois par les signifiants. Il continuera à l’être après la perte de la virginité, et cela jusqu’à sa mort. Une fois la perte de la virginité, homme et femmes se partagent frottements agréables et plaisants quand le désir et l’amour sont au rendez-vous et déplaisants ou illégaux quand un corps subit la volonté du Moi de l’autre.
La fille n’a pas besoin du pénis, elle désire ce qu’elle n’a pas pour sa
satisfaction sexuelle, tout comme l’homme d’ailleurs. Le moment où elle
aura un objet pour frotter ses parois, accéder à son plaisir, jusqu’à
l’orgasme, elle n’aura pas besoin de cela en permanence avec elle. C’est
la différence entre désirer et envier.
Fernando de Amorim
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